le Rallye de l'Aisne

Publié le par patrick deprince

Dimanche, c'est rallye

 

Levés de bon matin, nous partîmes joyeux pour une course lointaine. A 9 heures tapantes, nous arrivâmes au rendez-vous. Une voiture blanche et une autre noire attendaient déjà ; avec ma grise nous formions un beau dégradé de nuances.

Bientôt une vaillante quatre-pattes rutilante nous rejoignit, puis un coupé blanc, puis une berline jaune :
- Jaune !
- Vous avez dit jaune ?
- J’ai dit jaune ? Comme c’est bizarre !
Bon, un beau jaune brillant et tout. Garée à côté de la blanche.

Puis nous vînt une belle américaine ; pardon deux belles américaines !

L’une dans une robe rouge éclatante, l’autre de rose vêtue.

Puis une princesse, dans une voiture crapaud ; suivie de son Prince Charmant
Sur son blanc destrier (là c’est une figure de style en à-peu-près ; dommage ce n’était pas une 2CV)
Et d’autres encore.

Pour nous occuper, on parle voiture. Original.
On prend le café et des gâteaux. Chaud.
On parle du temps qu’il fera.
On se demande pourquoi on ne part pas.
Parce que celui qui apporte le casse-croûte de midi est à la bourre, pardi !
Bon alors on reprend un café. Toujours chaud, génial.

Tout le monde est là ; consigne : suivez la jaune
- Jaune !
- J’ai dit jaune !
Moteur, on tourne.

Fameuse promenade dans la campagne, les voitures se suivent sagement. J’adore ces convois qui défilent sur fond de champs verdoyants.

Attention ; on pourrait penser : que des bons moments en perspective !


Que nenni !
Il y du boulot sur la planche (on en reparlera de la planche !), parce qu'avant de partir, un gentil organisateur, tout sourire, nous a remis un joli dossier avec plein de feuilles, avec plein de cases dessus, avec plein de questions aussi.

Ambiance dans la voiture : on n’y arrivera jamais
- mais si, heureusement qu’on a pris de la doc
- pour les questions touristiques on fait comment ?
- tais-toi et roule
Le pessimiste c’est l’homme. Le chef c’est la femme…

Première étape, nous voici au musée agricole ; moi et l’agriculture : un poème !

                                     

Je m’ébaubis de tous ces tracteurs et moissonneuses et autres etc.…
Pendant ce temps, ma chère et tendre est partie à la recherche des précieuses informations.
Elle me rejoint et l’on s’extasie sur toute cette mécanique exposée sans pudeur.   

                                                          

Je récolte une moisson de renseignements avec le sens de la méthode qui me caractérise.

        

On repart.
- Peut-être y aura t’il une question portant là-dessus ; je pique de droite et de gauche au hasard de ma curiosité, Alors qu’est-ce que tu as trouvé ?
- J’ai toutes les réponses !
- Super ! Comment as-tu fait?
- J’ai lu les panneaux tout simplement
- Moi aussi, mais c’est toi qui avais les questions.
Sûr, on va devoir peaufiner notre organisation (organisation ?)

La route est belle, la voiture se comporte bien.

J’adore me pencher à la fenêtre dans les courbes pour regarder le convoi qui serpente dans la campagne et ses champs de colza.

Direction le château ; les ruines du château, mais bien présentées. Si, si, dans un cadre de verdure comme on dit. Bien, on marche dans l’herbe mouillée, on s’approche des ruines ; pas plus avancés pour autant car un large fossé et un grillage (contre ceux qui auraient eu le courage de passer le fossé ?) nous barre le passage.


                 

- Au fait est-ce qu’il n’y aurait pas des questions ?
- J’ai eu la réponse, ce sont les enfants qui ont trouvé
- Ah ! C’était quoi la question ?

En bref tout baigne. Et nous, on ne va pas tarder à tremper, quelques gouttes se mettent à tomber.


- Tu n’aurais pas une petite faim ?
Justement, c’est parti pour le pique-nique.


Dommage, c’est pile poil à ce moment qu’il se met à pleuvoir.
On parvient à un refuge campagnard, qui sert aussi de base locale aux rave-party tardennoisiennes, vu le nombre de cannettes, bouteilles et autres qui jonchent.
Il ne pleut plus. Séance nettoyage : les uns ramassent, les autres lavent, un tout seul essuie (pourvu que ma femme ne me voit pas !).
On prépare l’apéro, sur une table à l’extérieur. Las ! au moment de servir, il se remet à pleuvoir !
On me présente une « planche à trous », juste après l’apéro ! But du jeu : il faut déterminer le diamètre intérieur d’une dizaine de boulons. Méthode : je fixe l’un d’eux, celui que je pense avoir le plus rencontré avec ma longue expérience de mécano du dimanche ; je me dit : celui-là, c’est le bon , du dix ; après j’ai plus grand ou plus petit ; facile en fait ! Ha, il y a des pièges ! m’averti un super connaisseur ; bon je réfléchi davantage, mieux, plus, et tout compte fait je reste sur ma première impression, empirique, pifométrique, hypothétique ; mais… ne dit-on pas que c’est la meilleure ?


  

Repas dans la bonne humeur, on fait mieux
connaissance, ambiance bonne camaraderie

Ici un passionné d’anciennes !


Des petits plaisantins décident de personnaliser une P60 à la mode texane ; effet réussi, le propriétaire apprécie.


    

                                                                           Une tête de mouton, c’est texan çà ?

 

Tout le monde s’est régalé, se trouve bien, personne ne voit le temps passer hormis notre G.O. qui tient un timing serré.

Rangement, remballe, et départ pour la suite des aventures. Car sans dévoiler la suite, il va encore s’en passer des choses avant la fin de notre escapade dominicale.

 

En effet, l’aventure est bien au rendez-vous. Notre G.O. semble nous avoir concocté un parcours style épreuve de conduite sur 4x4. Sans trop se poser de question (c’est beau la confiance !) on suit. Amusant de voir slalomer les voitures sur le chemin pavé, défoncé, boueux.. Je me trouve derrière la 4 cheveaux, qui pour le coup aurait plus l’air d’une sauterelle tant elle bondit et rebondit ; bonjour les secousses.

 

 

 

 

Les marcheurs nous regardent passer étonnés et curieux, certains nous applaudissent.

Après 2 ou 3 bons kilomètres de cette galère, la belle américaine stoppe.

Le gros du convoi poursuit sa progression cahotante et louvoyante, tandis que nous nous arrêtons derrière le véhicule.

- On fait demi-tour ; on ne peut plus continuer, ça ne passera pas !

Sur la banquette arrière, la petite fille dort. Confort !


Il y a un vrai bel enfoncement du chemin devant la voiture. Mais les autres sont passés.
On se dit au revoir, c’était bien. On laisse l’équipage de la Ford et nous poursuivons encore quelques centaines de mètres avant de retrouver une route plus civilisée.

Nous voici enfin parvenus à une nouvelle étape, avec de nouvelles réponses à trouver :

  
   


- c’est quoi la question sur l’abbaye ?
- ça y est j’ai déjà la réponse, c’est la guide à l’entrée qui me l’a donnée
- et à quoi je sert moi ?

Il reste encore des questions à remplir, pour ce faire nous reprenons nos véhicules et nous dirigeons vers un autre lieu. Superbe donjon.

Question : combien de marches ? (celle-là je la connais car j’ai été prévenu depuis longtemps que j’aurais à les compter) Et tout le monde de monter en comptant à haute voix, soit sérieusement, soit en disant n’importe quoi pour faire se tromper les autres. Moi je compte en silence et en me bouchant les oreilles.

Ouf ! Je respire au sommet. Ma femme était déjà là-haut et me demande :
- Alors combien ?
- 152
- Tu es sûr ?
- Ben… Oui…

Eclats de rire ! M’en fous, je ne recompterais pas en redescendant ! D’autant qu’il faut s’arrêter à un étage pour savoir quel est l’illustre saligot qui a graphé sur le mur. Ah ce Hugo !

 

Les quelques touristes en visite comme nous, s’intéressent à notre jeu, mais bien sûr aucun ne s’était accompagné du précieux Guide Michelin qui m’aurait apporté d’un coup de nombreuses réponses ! Bon, j’aurais au moins essayé.

 


 

La vue depuis le sommet du donjon nous montre
une région tout à fait charmante et très dépaysante
bien que située à une centaine de kilomètres de Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernier petit parcours avant de rendre les copies. Certains en profitent pour se faire prendre comme passager dans un autre véhicule : curiosité de sensations.

Nous arrivons encore au pied d’une ruine (attention, rien de péjoratif dans le terme, juste un constat) : un château dont il reste un pont étonnement long, et très ouvragé.
- Pas de questions là-dessus ?
- Non rien !
- Quoi même pas une facile comme la hauteur, ou la date de construction, ou le nombre de pavés, ou le nom du premier propriétaire, ou quel est le symbole sur l’écusson du pilier du milieu ? Non pas de question.
- Moi, je commençais à m’habituer.

 

On a tout trouvé !
Sauf pour les mots croisés, pourtant on avait une doc d’enfer.
Sauf pour la planche à trous, pourtant j’aurais pu mesurer avec ma règle.
Bref on s’est débrouillé au mieux, mais ça va être la honte.

Voilà, c’est le moment des résultats, le G.O. prend un malin plaisir à commenter questions et réponses puis récompense les trois premiers. Ce jeu bien sûr n’était qu’un prétexte pour agrémenter un dimanche entre copains.
La journée fût très réussie et j’espère que notre maître de jeux s’y est amusé autant que nous, il l’a bien mérité.

Chacun reprend la route pour un retour sans problème.
- Alors ça t’a plu ?
- Sympa
- Et bien organisé
- Et intéressant
- Et très amusant
- Et pourvu qu’il y en ait d’autres !


 

 

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